le petit monde de Marilyn.

le petit monde de Marilyn.

Hé Mlle, hé Pssst, putain t'es bonnasse toi. Putain vas y répond sale chienne.

La semaine dernière, du 02 au 08 avril 2017, c’était la semaine contre le harcèlement de rue.

 

J’ai hésité à faire un article sur le blog, c’est quand même un sujet grave, dont il est important de discuter, d’agir afin d’éradiquer ce fléau.

 

Et puis, un soir j’ai rejoint des amis, et avec une copine on devait aller chercher une carte à la carterie qui fermait ses portes ; alors sur le parking du supermarché, on s’est mise à courir , j’avais un jean et des baskets, elle une jupe mi- longue et des tennis ; une tenue simple, pas provocante, il était 20h un samedi soir, et là, les insultes, et les rires sont tombés. On était pressée et honnêtement on n’allait pas s’arrêter ; mais voilà le quotidien d’une femme, se faire siffler, huer, moquer voir même insulter juste en se promenant ou en courant comme un dindon avant la fermeture d’un magasin.

 

D’après le site http://stopharcelementderue.org le harcèlement de rue, ce sont les comportements adressés aux personnes (non pas que nous les femmes) dans des espaces publiques ou semi-publiques visant à interpeller verbalement ou non, envoyant des messages intimidants, insistants, humiliants, menaçants, irrespectueux, en raison de leurs sexes, genres, ou orientations sexuelles.

Vous l’aurez compris, n’importe qui peut subir le harcèlement de rue, hommes, femmes, gays, lesbiennes, hétéros, transsexuels, handicapés, ou simplement avec un style particulier.

 

Toutes les jeunes filles dès 11 ans et leurs rentrés au collège subissent plus ou moins ce genre d’interpellation. Oui, oui, vous parents qui me lisez, dès le collège, là ou votre enfant n’a pas à entendre : « hé Mademoiselle, t’es bonne. Vas y retourne toi salope que je te baise ». Oui c’est souvent aussi cru, oui c’est souvent méchant, et oui on en a peur. On a peur quand on a 11 ans dans une rue ou personne ne passe quand on croise deux ou trois mecs, on sait ce qu’on va entendre et on a beau enfoncer le bouton volume max à fond, on sait ce qui ce passe derrière nous, les gestes, les phrases.

 

 

A l’heure actuelle en tant que femme, et même femme de 23 ans, on sait que l’homme nous voit comme une petite proie apeurée, et ça leurs fait du bien dans leurs ego de se montrer « fort » du moins devant leurs copains aussi écervelés les uns que les autres, de montrer qu’ils nous « tiennent » par ces phrases.

 

Et quand on se retourne pour leurs répondre, parce que ça m’est déjà arrivée de me retourner et de dire : « Et si j’étais ta mère ou ta sœur tu dirais quoi au mec qui fait la même chose ? » (J’ai fait ça avec des amies et des contre des jeunes adolescents plus idiots que méchants  qui ne faisait ça que pour se rendre grand). Ils accusent notre tenue soit disant provocante. Mais quelle excuse ? Depuis quand une tenue vestimentaire devrait pouvoir dire que cette femme (ou cet homme) devrait pouvoir se faire insulter ?

 

 

Ben oui, moi quand je croise un bel homme en costume hyper classe, je ne lui sors pas un «Oh beau gosse ! Vient plutôt par là qu’on s’envoie en l’air comme des fauves ?! ». Non, je pense juste que c’est un homme avec de la classe, et ça s’arrête là.

 

Mais que peut-on attendre ? La femme est devenue grâce à nos télé-réalités un objet sexuel, et l’hypermédiatisation du sexe facile n’y est pas pour rien, que cela soit sur internet ou sur la télé.

 

Insulter une religion peut vous couter cher en France, par contre insulter une femme de salope, c’est dans les mœurs, et ne coutera rien à la personne insultant, qui permet donc à celui-là de recommencer sans se poser plus de questions. A contrario, en Argentine, le 07 décembre 2016 une loi pénalisant le harcèlement de rue a été votée. Les peines peuvent aller jusqu’à 1000 pesos (60 euros environs) ou 10 jours de travail communautaire.

 

On espère en tant que femme que les choses changent enfin, et qu’un jour en France aussi, les lois soient clairs, et que les femmes prennent l’initiative de dénoncer ces actes et les acteurs qui les prennent pour des jouets sexuels et non pas pour les femmes qu’elles sont, afin qu'on puisse enfin se promener librement sans avoir tout ça en tête : 

 

 

Gardez toujours en tête que « la drague est une main tendue, le harcèlement de rue, une main qui s’abat.

 



13/04/2017
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